Les offres ARENH avec couverture anti écrêtement
Alors que les prix de l’électricité sur les marchés de gros de l’électricité restent à des niveaux élevés, de plus en plus de fournisseurs osent des offres originales, qui permettent d’apporter des alternatives à l’éternel dilemme prix élevé mais budget sécurisé versus prix compétitif mais risque de surcoût.
Le développement des offres ARENH
Jusqu’en 2017, quasiment aucun consommateur professionnel ne savait ce qu’est une offre ARENH.
Et pour cause : l’ARENH permet aux fournisseurs d’approvisionner une partie de la consommation d’électricité de leurs clients à un prix régulé par l’Etat, jusqu’alors fixé à 42 €/MWh ; quand dans le même temps, les marchés permettaient aux fournisseurs d’électricité d’acheter des MWh à des prix bien inférieurs la plupart du temps (prix moyen du MWh BaseLoad sur les marchés à termes pour l’année suivante : 40,96 €/MWh de 2012 à 2017).
Ce n’est qu’en 2018, lorsque les prix ont commencé à largement dépasser les 42 €/MWh, que le recours à des offres ARENH s’est développé.
Au point de devenir la norme pour les consommateurs professionnels depuis 2021, et d’être incontournable depuis 2022.
Offre ARENH vs offre à prix fixe : l’éternel dilemme
Gros point fort des offres ARENH : étant donné qu’une partie de l’approvisionnement du client est acheté à 42 €/MWh par le fournisseur dans le cadre du guichet ARENH, le prix de vente proposé au consommateur est bien plus compétitif que dans le cadre d’une offre de marché, pour laquelle le fournisseur achète 100% du volume au prix du marché, bien plus élevé que les 42€ de l’ARENH. Jusqu’en 2017, quasiment aucun consommateur professionnel ne savait ce qu’est une offre ARENH.
Mais gros point faible, les offres ARENH incluent des risques de surcoûts, qui peuvent avoir deux origines :
- La réévaluation du prix de l’ARENH par les pouvoir publics
- L’écrêtement : lorsqu’il n’y a pas assez d’ARENH pour satisfaire les droits ARENH des consommateurs, les fournisseurs doivent racheter les volumes manquants (« volumes écrêtés ») à un prix plus élevé que les 42€ de l’ARENH
A ce jour, l’ARENH n’a pas été réévalué (sauf temporairement sur l’année de livraison 2022, pour les 20 TWh d’ARENH exceptionnels que l’Etat avait débloqué).
C’est donc l’écrêtement qui a frappé depuis 2018 tous les consommateurs qui ont souscrit à une offre ARENH.
Pour le consommateur, le dilemme est le suivant : faut-il partir sur une offre à prix fixe avec des prix très élevés, ou partir sur une offre ARENH avec des prix relativement plus faibles, mais sur lesquels peuvent se rajouter des surcoûts tous les ans ?
Ce dilemme est d’autant plus complexe que le surcoût est propre à chaque année civile, et qu’il est impossible de l’anticiper précisément, car il dépend :
- Du pourcentage d’ARENH auquel a droit le consommateur
- Du pourcentage d’écrêtement (soit le % d’ARENH non satisfait au niveau national si la demande excède le volume d’ARENH disponible)
- Des prix sur les marchés de gros en Décembre, période à laquelle les fournisseurs rachèteront les « volumes écrêtés »
Pour rendre l’idée de surcoût plus concrète, nous avons vu au cours des dernières années des consommateurs subir des augmentations allant jusqu’à 150 €/MWh !
Le principe de la couverture contre l’écrêtement
Dans une offre ARENH classique, le fournisseur achète en Décembre de l’année N les volumes écrêtés pour l’année N+1, rendant le surcoût tributaire de ces prix de fin d’année.
Depuis 2022, quelques fournisseurs sont en mesure de proposer une couverture contre le risque d’écrêtement, afin que les consommateurs ne le subissent pas, ou peu.
Pour offrir une couverture contre le risque d’écrêtement à son client, le fournisseur achète à la signature du contrats les volumes qui risqueront d’être écrêtés pour les années de de contrat à venir.
Ainsi, le fournisseur connaît à la signature du contrat le prix des volumes de marché qui viendront remplacer les volumes d’ARENH ultérieurement écrêtés pour son client.
Et c’est ce qui permet au fournisseur d’électricité d’intégrer le surcoût lié à l’écrêtement dans sa proposition tarifaire, et ainsi supprimer le risque de surcoût lié à l’écrêtement.
Le fournisseur peut, à la signature du contrat avec le client, intégrer une couverture que le consommateur choisit sur mesure.
Pour certains fournisseurs, c’est un pourcentage paramétrable au pourcentage près ; pour d’autres, la couverture sera possible par multiple de 10 : 10%, 20%, 30%, 40% etc …
Si le client souscrit à un contrat avec une couverture de 20%, et que l’écrêtement est de 35% pour l’année suivante, alors le client subira tout de même un surcoût.
Mais ce dernier sera moindre, car ce ne sont pas 35% de la part ARENH du client qui seront rachetés en Décembre, mais seulement 15% (35% d’écrêtement – 20% de couverture).
Dans une offre ARENH classique, le fournisseur achète en Décembre de l’année N les volumes écrêtés pour l’année N+1, rendant le surcoût tributaire de ces prix de fin d’année.
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Avant écrêtement
Après écrêtement
Les avantages et les inconvénients d’une couverture anti écrêtement
Intégrer une couverture anti-écrêtement sur une offre ARENH permet ainsi de limiter le risque de surcoût sur le budget d’électricité du consommateur professionnel, et ainsi lui apporter une meilleure visibilité budgétaire.
En fait, cette couverture ne permet pas d’éviter l’écrêtement : elle permet seulement au consommateur d’avoir la visibilité sur le prix des volumes qui combleront les volumes d’ARENH non satisfaits.
Les prix de fourniture d’électricité du consommateur pour l’année à venir ne sont ainsi plus dépendants des prix de marché en Décembre.
Par ailleurs, le consommateur qui souhaite une telle couverture peut la fixer sur mesure : plus elle sera grande, plus le risque de surcoût sera limité.
Le consommateur peut donc paramétrer sa dose de risque face à l’écrêtement.
En effet, tout pourcentage de couverture supplémentaire contre l’écrêtement implique un volume plus important que le fournisseur achète sur le marché à la signature du contrat, à un prix bien plus élevé que le prix de l’ARENH.
Plus la couverture est importante, plus le fournisseur va acheter un volume important sur le marché à la signature du contrat, ce qui va mécaniquement faire augmenter son coût d’approvisionnement global moyen par MWh.
Autre inconvénient : si le consommateur opte pour une couverture anti-écrêtement, et que finalement, le taux d’écrêtement se révèle inférieur au pourcentage de couverture choisi, alors le consommateur aura signé un prix de fourniture plus élevé pour une couverture qui n’aura pas entièrement servi.
Il faut donc habilement choisir son taux de couverture, afin qu’il ait le moins d’impact possible sur le prix de fourniture, et qu’il serve le plus possible !
Encore une fois, ce choix dépendra du pronostic que fait le consommateur quant au taux d’écrêtement pour les années à venir.
Remarque : si un consommateur demande une couverture anti écrêtement de 100%, cela revient à une offre 100% marché, car le fournisseur achète 100% du volume prévisionnel sur le marché à la signature du contrat.
En résumé :
Offre 100% marché | Offre ARENH avec grosse couverture | Offre ARENH avec petite couverture | Offre ARENH classique | |
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Compétitivité prix | ||||
Risque de surcoût | Risque nul | Risque faible | Risque modéré | Risque élevé |
Outil pour paramétrer votre couverture anti écrêtement en fonction des prix de fourniture
Nous mettons à votre disposition un outil qui permet d’estimer les surcoûts, selon des scénarios liés à l’écrêtement.
En orange, les prix des offres de fourniture d’électricité que vous avez reçu en 100% marché, en ARENH avec couverture, et en ARENH classique.
En jaune, les hypothèses que vous prenez pour estimer les surcoûts liés à l’écrêtement !
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